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Mes PAA : « Maintenant, je ne m’en passerais plus! »

09 mars 2025

Par Alexandre Cormier, conseiller en prévention

Mes PAA : « Maintenant, je ne m’en passerais plus! »

(AUTO PRÉVENTION)

Quand André Meunier, superviseur chez Camions BL de Granby, a commencé sa carrière comme mécanicien en véhicules lourds il y a près de trente ans, la gestion du bruit était bien loin dans la liste des priorités.

C’est à l’occasion d’une formation sur le bruit et la surdité professionnelle offerte par Auto Prévention qu’il a découvert qu’il était à risque de développer une surdité professionnelle et l’existence des protecteurs auditifs actifs (PAA).

(AUTO PRÉVENTION)

« Au début, je ne te cacherai pas que j’étais peut-être un peu réticent. Le bruit est un enjeu dont on ne se rendait pas compte. Même moi je ne m‘en rendais pas compte. Quand le formateur a présenté ça, je me suis dit que je pourrais les essayer. Nous avons décidé d’en faire un projet pilote ».

C’est quoi des PAA?

(AUTO PRÉVENTION)

Les PAA sont des protecteurs auditifs électroniques munis de microphones qui reproduisent le son ambiant à l’intérieur du canal auditif, en l’ajustant à un niveau sécuritaire et en fonction de l’intensité choisie. Le son ambiant est soit atténué, soit amplifié, permettant d’entendre ce qui se passe autour de soi sans les enlever. Cette technologie est particulièrement intéressante quand le bruit est intermittent et pour communiquer puisqu’elle ne bloque et n’atténue que les bruits forts.

Attention, les écouteurs avec suppression de bruit ne sont pas des protecteurs auditifs et ne doivent pas être utilisés pour se protéger au travail!

Bruit dans l’atelier chez Camions BL

Certains travaux sont plus bruyants que d’autres. C’est le cas notamment des moteurs qui fonctionnent avec le capot ouvert dans le cadre de tests diagnostiques qui requièrent de faire varier la révolution à haut régime. Les travaux de suspension peuvent également nécessiter l’utilisation du marteau pneumatique (aussi appelé zipgun). « Quand on applique les freins, il y a une sortie d’air sur une soupape qui émet un bruit fort. T’entends tout l’air sortir! On utilise des outils bruyants comme la clé à chocs à la semaine longue. Il faut dire aussi qu’on travaille dans un environnement ouvert. Si le gars dans la baie d’à côté fait partir son moteur, moi aussi je
vais l’entendre ».

Avant...

« Quand il y avait du bruit longtemps, que quelqu’un se servait d’outils pneumatiques et faisait du vacarme pendant plusieurs minutes, on avait les bonnes vieilles coquilles qu’on mettait. Ce n’était pas super confortable, mais ça nous protégeait les oreilles ». L’une des principales raisons pour lesquelles André a peu porté de protection auditive par le passé est la « sensation désagréable de parler dans une canne de bines ». Source d’inconfort, ce phénomène acoustique est bien connu. Il s'agit de l’effet d’occlusion. Lorsque le canal auditif est bloqué, la parole et les bruits physiologiques (marcher, avaler, mâcher de la gomme, par exemple) semblent être amplifiés et déformés. C’est particulièrement dérangeant pour un superviseur qui échange régulièrement avec ses techniciens!

Adaptation... et multiplication

« Au début, c’est comme n’importe quoi que tu essaies de nouveau. Ce n’est pas tout le temps super cool...
La question était : je les mets-tu juste quand je vais dans l’atelier? Ça m’a pris peut-être deux ou trois jours pour me dire : OK, je les mets tout le temps (quand les techniciens travaillent dans l’atelier) ».

« J’ai toujours prôné la sécurité dans la shop et les oreilles, on négligeait ça. Le projet pilote a fait des petits. On les a fait essayer aux gars et maintenant, il y a beaucoup de techniciens qui en ont (des PAA ou des bouchons moulés). Je pense qu’ils sont bien contents. Quand je fais ma tournée de l’atelier, plusieurs techniciens les portent tout le temps ».

(AUTO PRÉVENTION)

Ce qu’André aime de ses protecteurs auditifs actifs :

Ils sont confortables, faciles à mettre et à enlever.
Ils ne sont pas trop gros.
Ils sont rechargeables et offrent une autonomie de huit heures.
L’effet d’occlusion est moins présent qu’avec les bouchons jetables.
Ils bloquent une bonne partie du bruit.
Différentes formes et grandeurs d’embouts sont offerts, donc trouver un bon ajustement est relativement facile.
Les embouts sont assez durables et facilement nettoyables.

Ce qu’il apprécie moins :

L’atténuation sonore de l’appareil fait en sorte que lorsque le bruit varie autour du niveau dangereux (85 dBA), le son reproduit fluctue de façon importante. « Je trouve ça désagréable. Sont-ils vraiment adaptatifs? Oui et non! ».
Pour une utilisation prolongée du marteau pneumatique, ce n’est peut-être pas la protection auditive idéale. Pour ce type de tâche, André opterait plus pour des coquilles.

Pour une situation très bruyante durant laquelle le besoin de communiquer n’existe pas, une bonne pratique consiste à éteindre les PAA, ce qui les rend semblables à des protecteurs ordinaires.

Le verdict

André ne se passerait plus de ses PAA! « Tellement que maintenant, quand j’entre dans la shop et que je ne les ai pas, il y a de quoi qui me dérange... de quoi qui m'affecte et je sens que le bruit est fort. Je peux prendre mes appels et parler au téléphone avec ça! »

Conseil aux collègues d’autres entreprises du secteur

« Être ouverts d’esprit pour les essayer quelques semaines et se faire une idée (si ça leur convient ou pas). C’est sûr qu’ils vont trouver une différence. »

N’hésitez pas à demander la formation sur le bruit et la surdité professionnelle à votre conseiller d’Auto Prévention. Cela pourrait vous amener vous aussi à des changements positifs dans votre milieu de travail.