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Ces défectuosités qui ne pardonnent pas

Ces défectuosités qui ne pardonnent pas

Le 5 octobre 2023, le propriétaire d’une entreprise de remorquage est décédé d’un accident de travail lors du désarrimage et du déchargement d’une voiture et d’une remorque de moto. Le jour de l’accident, pour aider son assistant à désarrimer les courroies de la remorque de moto, il s’est placé entre la cabine de la dépanneuse et la plateforme. Quelques secondes plus tard, le propriétaire se fait écraser entre la plateforme et la cabine. Les premiers secours sont appelés sur les lieux et son décès est constaté à l’hôpital.

Quelles sont les causes identifiées par la CNESST ayant mené à cet accident de travail mortel?

1. L’accès à une zone dangereuse

La cabine de la dépanneuse est munie, à l’arrière, d’une cloison de protection pour protéger le conducteur advenant un mouvement de la cargaison lors de la conduite. Lorsque l’opérateur recule la plateforme, il se crée un espace entre la cloison et la plateforme, au niveau des coffres. Pour limiter l’accès à cette zone à risque de coincement, le véhicule est doté d'une barre de métal (côté passager) et d’une chaine (côté conducteur). Le jour de l’accident, la chaine est absente, rendant la zone dangereuse accessible.

Source : CNESST

2. L’entretien déficient de la plateforme

Parmi les 30 défectuosités décelées lors de l’expertise du véhicule, un bon nombre ciblait la plateforme et ses commandes hydrauliques. Leur manque d’entretien a fait en sorte que les manettes qui commandent les mouvements de la plateforme ne reprennent pas toujours leur position « neutre » lorsque relâchées. Bref, les manettes ont tendance à coincer. Lors de l’accident du 5 octobre, la plateforme a terminé son déplacement environ une minute après que le propriétaire a relâché la manette de commande.

Quelles mesures de prévention peuvent contribuer à prévenir ce genre d’accident?

Entretien préventif et ronde de sécurité

La dépanneuse à plateforme impliquée dans cet accident mortel est un véhicule lourd au sens de la Loi concernant les propriétaires, les exploitants et les conducteurs de véhicules lourds. Pour conserver son droit de circuler, une dépanneuse doit se soumettre à un entretien mécanique obligatoire une fois tous les 6 mois, à une vérification mécanique périodique tous les ans, en plus de la ronde de sécurité au quotidien. Pour plus de détails, consulter le site web de la SAAQ.

Un conducteur de véhicule lourd a l’obligation de vérifier, au minimum, les systèmes prévus dans le Règlement sur les normes de sécurité des véhicules lourds lors de la ronde de sécurité. Il a aussi tout intérêt à effectuer des vérifications spécifiques en validant l’état et le fonctionnement de certains équipements sur son véhicule. Réparer les dommages et remplacer les pièces usées ou manquantes permet au conducteur de réaliser ses tâches avec des équipements fonctionnels et sécuritaires et éviter de se mettre à risque d’un accident de travail.

À la suite de l’expertise du véhicule, de nombreuses défectuosités mineures et quelques défectuosités majeures ont été décelées. Considérant son état mécanique via les données disponibles, il est permis de croire que cette dépanneuse n’aurait pas dû être en opération la journée de l’accident.

Que doit faire le conducteur en cas de défectuosité?

Mineure

Elle doit être inscrite dans le rapport de ronde de sécurité et signalée à l’exploitant dès que possible. Plus rapidement l’exploitant est informé, plus vite la réparation pourra être effectuée. Le propriétaire a 48 heures pour effectuer les réparations nécessaires afin de maintenir le droit de circuler du véhicule.

Majeure

Elle doit être inscrite dans le rapport de ronde de sécurité et signalée immédiatement à l’exploitant. Comme il représente un risque majeur à la sécurité, il est interdit de conduire ou de laisser circuler le véhicule.

Méthodes de travail sécuritaire

Lors du déchargement des marchandises sur un véhicule, les accidents surviennent notamment parce que les méthodes de travail sont dangereuses, déficientes ou improvisées. Pour les prévenir, il faut mettre en place des méthodes de travail sécuritaire qui prennent en considération, entre autres :

  • L’ordre de désarrimage des appareils d’arrimage;
  • L’opération de la dépanneuse et des commandes hydrauliques;
  • La conduite ou le déchargement de la machinerie à transporter;
  • La gestion des travailleurs et des personnes à proximité.

La priorité doit toujours être la prévention des accidents du travail. L’entretien du véhicule, la mise en place de procédures sécuritaires et la formation des opérateurs sur les enjeux de sécurité contribuent à protéger les travailleurs. Les conseillers en prévention d’Auto Prévention peuvent vous supporter dans vos démarches de prise en charge de la santé et sécurité du travail.

Vous pouvez aussi consulter le rapport d'enquête de la CNESST.

 

Samuel Laverdière

Conseiller en hygiène industrielle  

 

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