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Les exosquelettes : fiction ou solution ?

25 août 2025

Par Geneviève Taillefer et Jonathan Fortier, conseillers en prévention

Les exosquelettes : fiction ou solution ?

(AUTO PRÉVENTION)

Les exosquelettes assistent le corps lors d’efforts et de mouvements répétés. Ces nouvelles technologies sont largement utilisées sur les chaînes de montage de l’industrie automobile, comme Audi et Ford, afin de réduire les risques de troubles musculosquelettiques (TMS). Pourraient-ils être utiles dans nos ateliers ? Dans cette perspective, Benjamin Boire, directeur général chez Racine Chevrolet Buick GMC, a acquis un exosquelette qu’un de ses employés a testé. Ils nous font part de leur expérience.

Benjamin Boire, directeur général et Joey Isabelle, aviseur technique chez Racine Chevrolet Buick GMC.
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Ce qui a motivé l’achat

En mécanique automobile, les tâches sont parfois exigeantes physiquement. Lorsque M. Boire a appris l’existence des exosquelettes, il y a tout de suite vu une opportunité pour améliorer les conditions de travail de ses employés. Selon le gestionnaire, si ça peut venir en aide aux travailleurs et leur permettre de maintenir leur santé à long terme, c’est un gain précieux pour l’entreprise et eux. Il ajoute que personne ne souhaite se blesser en installant des pneus montés. Ils sont de plus en plus lourds avec l’arrivée des véhicules électriques. Certains peuvent peser plus de 75 lb ! M. Boire prend ce risque au sérieux et n’hésite pas à fournir les équipements pour faciliter leur travail. L’entreprise a déjà équipé ses machines à pneus d’appareils de levage et installé des supports pour roues sur ses ponts élévateurs.

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L’expérience du travailleur

Joey Isabelle, aviseur technique, était mécanicien lorsqu’il a été victime d’un accident de la route. Ses capacités fonctionnelles diminuées, il a essayé l’exosquelette dans le cadre de sa réadaptation. Il mentionne que cet outil l’a aidé à reprendre peu à peu ses tâches.

« Dans ma journée de travail, j’estime que l’exosquelette m’a permis de réduire mes efforts et ma fatigue de 20 à 30 %. En plus, c’est léger et assez confortable à porter » mentionne M. Isabelle.

Vous pensez peut-être qu’aller aux toilettes serait compliqué, mais il nous assure que non, puisque c’est facile à enlever et à remettre, quelques velcros et c’est réglé. Ça lui prend moins d’une minute à revêtir.

Nous avons assisté à une démonstration du port de l’équipement par Joey, et nous avons été surpris de le voir soulever une roue lourde sans grimacer et avec aisance. Toutefois, même si l’exosquelette réduit les efforts pour le dos et les jambes, les bras sont encore fortement sollicités.

Bon pour quelle(s) tâche(s) ?

Selon le type d’exosquelette choisi, il peut être considéré comme un outil de prévention pour les opérations de longues durées. M. Isabelle apprécie l’utilisation de ce dispositif pour manutentionner des pneus, pelleter, s’accroupir ou se pencher. Il suggère aussi qu’il pourrait convenir aux travaux sur les moteurs et les transmissions qui nécessitent de travailler le dos penché ou d’effectuer des efforts soutenus.

Des exosquelettes offrant un soutien pour les bras et le cou pourraient être utiles lors d’opérations prolongées sous le capot ou sous un véhicule soulevé sur un pont élévateur.

Pas une solution miracle

Joey mentionne qu’il faut demeurer conscient de sa capacité physique et de ses limites malgré l’aide qu’offre l’exosquelette. Il ajoute : « Il faut quand même adopter de bonnes techniques de manutention lors de l’utilisation de l’exosquelette. Ça m’aide à garder le dos droit et éviter les torsions du tronc lors de la manutention. »

Comment l’intégrer au travail ?

Avant de vous lancer tête première, il serait judicieux de faire appel à un ergonome pour vous aider à choisir le modèle le mieux adapté à votre réalité.

Selon M. Boire, une démonstration et une formation sur l’utilisation de l’appareil sont certainement un atout. Cette démonstration permet d’expliquer son fonctionnement, ses avantages et ses limites.

Enfin, une période d’adaptation est essentielle. Pour M. Isabelle, il a fallu une semaine pour s’habituer à porter l’exosquelette. Il oubliait même parfois qu’il le portait.

Un grand merci à Benjamin Boire et Joey Isabelle pour leur générosité !