(AUTO PRÉVENTION)
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Avec 12 700 travailleurs touchés, les mécaniciens et les réparateurs de véhicules automobiles, de camions et d’autobus occupent le premier rang des professions les plus exposées au bruit intense en milieu de travail. |
Les charpentiers-menuisiers arrivent en deuxième position avec 10 300 travailleurs exposés. La troisième marche du podium revient aux conducteurs d’équipements lourds, avec 9 200 travailleurs exposés.
C’est ce que révèle l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) dans son rapport intitulé Exposition des travailleuses et travailleurs au bruit intense en milieu de travail : résultat de l’Enquête québécoise sur la santé de la population, 2020-2021 (EQSP). On y analyse les résultats de l’EQSP sous un nouvel angle, afin de savoir où mettre les efforts en prévention de la surdité professionnelle et des autres effets du bruit sur la santé.
Qu’est-ce que l’EQSP ?
L’EQSP est une enquête sur la santé de la population, réalisée par l’Institut de la statistique du Québec. Le nombre important de personnes ayant répondu au sondage (47 153) permet de générer des données représentatives à l’échelle de la population du Québec. Les données utilisées par l’INSPQ pour le rapport sur l’exposition au bruit en milieu de travail proviennent des réponses de plus de 24 000 travailleurs. Le nombre de travailleurs exposés au bruit intense correspond au nombre de répondants ayant déclaré « Travailler souvent ou tout le temps dans un bruit si intense qu’il est difficile de tenir une conversation à quelques pieds de distance, même en criant » (niveau d’exposition au bruit estimé à au moins 85 dBA).
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Maladie professionnelle coûteuse
L’exposition au bruit est considérée par la CNESST comme un risque prédominant. Entre 2020 et 2022, tous secteurs confondus, plus de 140 000 cas de surdités professionnelles ont été acceptés par la CNESST. Il s’agit de la maladie professionnelle présentant les coûts les plus élevés, parmi toutes les lésions professionnelles. Sans compter les autres effets sur la santé qu’une exposition au bruit intense peut occasionner, comme un risque accru d’hypertension artérielle et d’infarctus, ou les acouphènes (entendre un sifflement en l’absence de bruit).
Surdités acceptées par la CNESST
La surdité professionnelle, c’est bien connu, s’installe progressivement. Souvent, on ne s’en aperçoit que lorsqu’elle est bien installée et devenue irréversible. Dans le secteur des services automobiles, le nombre de cas de surdités professionnelles acceptées est demeuré relativement stable jusqu’en 2015, avec environ une cinquantaine de cas par année. Bien que les conditions de travail, les outils et méthodes de travail n’aient pas vraiment changé, le nombre de cas indemnisés a beaucoup diminué depuis 2015 (voir le graphique).

Pas de raisons de se réjouir
Le rapport de l’INSPQ confirme qu’il n’y a pas lieu de se réjouir du faible nombre de surdités indemnisées des dernières années. Les surdités indemnisées dans le secteur des services automobiles ne sont simplement pas un bon indicateur de l’exposition de ses travailleurs au bruit intense.
Jusqu’à tout récemment, seuls les groupes prioritaires 1, 2 et 3 recevaient des services de prévention et de surveillance de l’exposition au bruit. Or, les services de réparation et d’entretien (véhicules automobiles et autres), classés dans le groupe 5, n’avaient pas accès aux services du Réseau de la santé publique en santé au travail (RSPSAT), dont les mesures d’exposition. Seules les entreprises de plus de 50 travailleurs avaient l’obligation de mesurer l’exposition au bruit. Nous n’avions donc pas beaucoup de données pour quantifier ce que tout mécanicien sait : un atelier, c’est bruyant !
Aborder l’enjeu autrement
Ce que permet l’enquête, c’est d’aborder l’exposition au bruit intense au travail sous un angle complètement différent, à partir du nombre de travailleurs exposés, plutôt qu’à partir du nombre de cas indemnisés. Puisque d’une part, les cas de surdité ne sont pas tous déclarés et que d’autre part, les cas déclarés ne sont pas tous acceptés, cette approche offre une vision plus réaliste de ce qui se passe dans nos ateliers.
En conclusion
Les mécaniciens et les réparateurs de véhicules automobiles, de camions et d’autobus figurent parmi les travailleurs les plus exposés au bruit intense, un risque que la CNESST considère comme prédominant. Et ils ne sont pas les seuls travailleurs du secteur à être exposés au bruit intense. Les mécaniciens ne sont que les plus nombreux à avoir répondu au sondage de l’EQSP. L’exposition au bruit intense au travail peut entraîner la maladie professionnelle la plus coûteuse : la surdité professionnelle. Voilà le triste constat que fait le rapport de l’INSPQ.
Voir nos collègues profiter de leur retraite avec une bonne qualité de vie et préserver la viabilité financière des entreprises du secteur, voilà deux excellentes raisons de réduire l’exposition au bruit dans les ateliers de réparation.
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Catherine BernierDirectrice prévention |
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