
(AUTO PRÉVENTION)
L'arrimage des véhicules lors du remorquage est une tâche délicate et cruciale qui se réalise souvent sous pression et dans des conditions de travail stressantes, surtout lorsqu'elle se déroule en bordure de route. Les opérateurs de dépanneuse, confrontés à des contraintes de temps et à un environnement potentiellement dangereux, doivent faire face à des risques accrus d'accidents. Parmi les différentes techniques d'arrimage, l'arrimage en panier (en basket) est une méthode fréquemment utilisée. Bien que cette technique soit perçue par certains comme simple, rapide et efficace, elle comporte des risques spécifiques, souvent minimisés ou mal compris. Afin de mettre en lumière les réalités de cette technique et d'en souligner les risques pour la sécurité de l’opérateur et des autres usagers de la route, analysons quatre énoncés liés à l'arrimage en basket. |
1. Pour le remorquage d’une voiture, deux courroies en basket, c’est ben assez. Vrai ou faux?
Faux. Le minimum de deux courroies que prescrit la norme 10 du Code canadien de sécurité ne suffit pas. Deux courroies sont peut-être suffisantes pour la livraison de véhicules sur des remorques spécialisées, mais selon une technique différente de celle du panier. Pour un remorquage sécuritaire avec une dépanneuse à plateforme, lorsqu’on inclut dans l’équation, la neige, la glace, l’utilisation des patins de remorquage, les nids de poule, les bosses et les autres déformations de la route qui réduisent la friction entre les pneus du véhicule remorqué et la plateforme, l’utilisation de quatre courroies en panier est le standard à appliquer pour assurer la sécurité de tous.
2. Le panier doit passer au-dessus du centre de la roue du véhicule à transporter. Vrai ou faux?
Vrai. En positionnant le basket au-dessus du centre de la roue, ça permet d’empêcher la roue du véhicule de tourner et de s’assurer que le basket ne glissera pas sous la roue en cas de perte de tension. En fonction de la marque, du modèle et de l’année de fabrication du véhicule, le positionnement du panier peut varier. Mais dans tous les cas, pour s’assurer que le panier demeure bien en place et qu’ensemble, les quatre paniers limitent efficacement les mouvements du véhicule, il faut, au minimum, les positionner sur la portion supérieure des roues. Il faut aussi tenir compte de la tension appliquée sur chaque courroie!
(AUTO PRÉVENTION)
3. On peut arrimer un équipement mobile (par exemple, un chariot élévateur ou une chargeuse sur roues) sur une dépanneuse avec la technique en basket. Vrai ou faux?
Faux. Même s’ils ont des roues, les équipements mobiles doivent être arrimés directement de la plateforme de la dépanneuse aux points d’attache prévus par le fabricant de l’équipement mobile. Lorsqu'ils sont transportés sur une dépanneuse, sur un véhicule routier dont le poids nominal brut (PNBV) est de 4 500 kg ou plus, ou sur un ensemble de véhicules routiers dont les PNBV combinés sont de 4 500 kg ou plus, la norme 10 du Code canadien de sécurité exige alors au moins quatre chaînes de 5 000 lb de capacité (ex. : des chaînes 3/8 po de grade 7) munies d'un tendeur pour chaque chaine. Peu importe le poids de la plateforme élévatrice ou de la rétrocaveuse (backhoe), la technique basket ne permet pas d’assurer un arrimage efficace et sécuritaire pour l’opérateur de la dépanneuse.
(PATRICK DESROCHERS)
4. N’importe quel bout de courroie d’arrimage peut être utilisé pour faire un basket. Au pire, un bon nœud fait le travail. Vrai ou faux?
Faux. Tous les composants d’un système d’arrimage doivent être en état de fonctionner correctement et doivent être appropriés à l’usage qui en est fait. De plus, ils ne doivent comporter aucun nœud ni aucun élément endommagé ou affaibli qui pourrait affecter leur rendement (ex. : fissures, coupures, brûlures). Bref, ils doivent être conçus pour cet usage et être en bon état. C’est sans oublier que tout équipement d’arrimage doit porter la marque du fabricant qui précise sa capacité (sa working load limit ou WLL), et ça inclut la basket strap.
(AUTO PRÉVENTION)
AUTRES MESURES DE SÉCURITÉ
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En conclusion, la prévention des accidents du travail lors de l'arrimage des véhicules repose, bien entendu, sur l'application des principes de sécurité stipulés dans la norme 10 du Code canadien de sécurité comme l’inspection avant utilisation, le respect de la capacité de charge (WLL) des équipements d’arrimage, les vérifications périodiques. La prévention passe aussi par la formation des opérateurs, la mise en place de procédures de travail sécuritaires et une supervision efficace de l’employeur.
Un gros merci à Francis Gingras du Centre de formation en transport de Charlesbourg pour sa collaboration!
LIENS PERTINENTS
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Jonathan FortierConseiller en prévention |
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