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Véhicules à carburants alternatifs (partie 2)

Véhicules à carburants alternatifs (partie 2)
(SHUTTERSTOCK)

La prise en charge des véhicules à carburants alternatifs nécessite des précautions et des mesures tant au niveau des bâtiments que des procédures de travail. En effet ces véhicules présentent des spécificités qu’il faut anticiper faute de quoi des risques seront présents à l’atelier pendant leur entretien ou leur réparation. 

Des adaptations spécifiques pour les ateliers 

Nous avons déjà vu dans le précédent article que les établissements pouvant travailler avec les véhicules à carburants alternatifs doivent se conformer à des dispositions générales prévues au Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) en terme de détection et de protection contre le risque d’accumulation de gaz inflammables. Mais qu’en est-il des adaptations et méthodes de travail spécifiques avec ces véhicules? Voici les grandes lignes de ce que devront prendre en compte les équipes de travail assignées à l’entretien et la réparation de ces nouveaux véhicules à carburants alternatifs. 

Les cas des réparations mineures (exemple : changement de pneus) 
La zone prévue pour ce type de réparation devrait être suffisamment grande et devrait absolument respecter les prescriptions de ventilation générale prévues au RSST pour les établissements d’entretien de véhicules (Annexe III) De plus la ventilation générale devra pouvoir rester en fonction pendant toute la durée des travaux. Sinon il faudra au minimum que la ventilation générale mécanique (dite de purge) soit activée automatiquement par un système de détection automatique de fuite de gaz. 

Dans tous les cas si la ventilation générale n’est pas continue les équipements électriques au plafond et proche de la sortie de la ventilation de purge devront respecter une classification minimale pour zone dangereuse (classe 1, zone 2), de plus le système de détection devra aussi déclencher une alarme visuelle et sonore (voir photo). En général les bâtiments traditionnellement utilisés pour l’entretien de véhicules à carburants classiques comme le diésel pourraient se conformer à ces exigences moyennant ces quelques adaptations. 

 

Une alerte de fuite sera signifiée par l’alarme sonore et visuelle (stroboscope) (JOCELYN JARGOT)

 

Les cas des réparations majeures (exemple : soudage) 
Dans ce cas les besoins requis en terme de ventilation sont supérieurs à ceux prévus pour l’entretien de véhicules traditionnels. Selon la grosseur du bâtiment ou la section de bâtiment prévue pour ces véhicules les besoins supplémentaires en termes de ventilation générale varient entre 4 et 10 changements d’air par heure selon la grosseur du bâtiment. Plus un bâtiment est petit plus le risque de concentration dangereuse augmente rapidement. Ainsi pour les plus petits bâtiments les besoins en ventilation augmentent.

Recommandations en termes de ventilation
générale pour les ateliers d’entretien
de véhicules à carburants alternatifs
 
Taux de changement
d’air recommandé 
Volume de la zone
de réparation (m3)
 
4 12 800  
5 Entre 3200 et 6400
6 Entre 1600 et 3200 
7 Entre 800 et 1600 
10 Moins que 400 

Si malgré ces taux de renouvellement d’air une fuite suffisante venait à se produire pour faire partir les systèmes de détection on comprend qu’un système d’alarme visuelle et sonore devra aussi prendre le relais pour protéger les travailleurs. 

Les bâtiments traditionnels ne peuvent généralement pas être utilisés pour de tels réparations à moins d’absolument dépressuriser à un niveau sécuritaire les réservoirs de gaz des véhicules à l’extérieur avant de les rentrer à l’intérieur. (Procédure spéciale prévue par les fabricants) Dans le cas contraire toutes les consignes précédemment citées s’appliquent. Avec les autres adaptations comme celles des équipements électriques c’est donc de plus gros investissements qui seront à prévoir si l’on veut pouvoir faire toutes les interventions possibles sur ce type de véhicule.
 

(SHUTTERSTOCK)

 

Rappel des risques particuliers 

  • Risques dus aux fuites : asphyxie, incendie ou explosion; 
  • Risques dus à un échauffement : rupture des parois des réservoirs par augmentation de la pression, purge automatique et libération d’une grande quantité de gaz (risques dus aux fuites);
  • Risques dus à la pression : projections de pièces, bruit explosif intense, coup de fouet des flexibles et raccords, etc.;
  • Risques dus à la détente : gel et engelures possibles, blocage des circuits et complications possibles comme des bris d’équipement.

Jocelyn Jargot

Conseiller en prévention  

Véhicules à carburant alternatif, les dangers

12 décembre 2023

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