Les carrossiers qui effectuent du redressement doivent posséder une bonne formation technique et des connaissances précises sur l’utilisation des équipements requis. Au fil du temps, de nouveaux appareils, comme les bancs de redressement, sont arrivés sur le marché, les techniques se sont perfectionnées, les matériaux ont évolué. Tous ces éléments ont une influence sur la sécurité des travailleurs. Même si les carrossiers nous disent qu’ils connaissent les risques associés à cette opération, il nous apparaît opportun de faire le point sur les principales consignes qu’il faut impérativement respecter afin d'éviter tout accident.
Les ennemis
Le manque de temps
Des carrossiers chevronnés nous mentionnent que le manque de temps peut devenir leur pire ennemi. Par exemple, lorsqu’un véhicule est monté sur un banc de redressage, le risque de chute est important puisqu'ils montent et descendent pour prendre des mesures ou effectuer d’autres opérations. Ils ne prennent pas toujours le temps d'abaisser le véhicule ou d’utiliser un escabeau sécuritaire. Les carrossiers experts ont reçu une formation adéquate, ils connaissent leurs équipements et l’entretien nécessaire ainsi que les bonnes méthodes de travail. Malheureusement, il arrive trop souvent que pour gagner du temps, ils effectuent une opération de redressement sans observer toutes les règles de sécurité requises. Un décrochage intempestif sous une tension de plusieurs tonnes peut être fatal. Le carrossier doit toujours être conscient des risques et s’assurer de prendre toutes les mesures qui s’imposent.
La négligence
Il est d’abord essentiel de s’assurer que le véhicule est fermement soutenu et très bien ancré, qu’on utilise un banc de redressement ou un système d’ancrage au plancher. Négliger cette étape est carrément dangereux! Il faut donc vérifier l’état et la propreté des points d’ancrage. En d’autres mots, il est essentiel de s’assurer que ces derniers sont exempts de corrosion, de saleté, de graisse ou d’autres enduits.
Le décrochage
Une fois le véhicule bien ancré, plusieurs mesures ou principes doivent être respectés pour éviter le décrochage qui constitue le principal danger lors de la traction.
Il est essentiel de s’assurer que les points de traction sont en parfait état, propres et non corrodés pour être en mesure de résister aux forces qui seront appliquées.
Puisque souvent, on n’a pas le choix d’effectuer des accrochages partiels, il faut utiliser des accessoires (crochets, pinces) qui offrent la plus grande surface de contact afin de mieux répartir l’effort de traction pour éviter que le métal se brise. Il peut parfois être utile d’utiliser un outil de traction par soudage (1) ou de souder temporairement une plaque de métal.
Il est fortement recommandé de placer une couverture lourde sur la chaîne de manière à réduire l'effet de contrecoup en cas de bris. Il est également préconisé d’utiliser des sangles ou des câbles de sûreté (2) qui vont retenir les chaînes en cas de bris soudain. Bien s’assurer qu’il n’y a personne qui se situe dans la trajectoire d’étirement. Ne jamais passer par-dessus ou au-dessous d’une chaîne sous tension. Utiliser deux chaînes ou plus lors des manœuvres qui demandent une très grande force.
Le manque d’entretien
L’entretien est une tâche peu intéressante mais essentielle à la prévention d’accidents. En carrosserie, les puits d’ancrage et les rails d’arrimage (au plancher) doivent être vérifiés et entretenus régulièrement pour s’assurer de leur bon état et pour éviter la corrosion. Le béton résiste mal aux abrasifs et au sel. Il faut donc racler toute accumulation d’eau salée à proximité des points d’ancrage au sol. Toute dégradation doit être étudiée et réparée au besoin.
Vérifier les pinces et les chaînes avant chaque usage (3) . Il faut nettoyer régulièrement les dents des pinces avec une brosse métallique et les remplacer si les dents sont trop usées. Toute chaîne utilisée pour le redressement doit être en acier allié et doit être remplacée si elle est endommagée (maillon tordu, étiré, fissuré, corrodé ou martelé). Les chaînes doivent être entreposées, suspendues dans un endroit propre et sec. Elles ne doivent jamais traîner sur le sol.
Les activités de redressement de châssis sont risquées et, avec l’expérience, il est possible que les carrossiers banalisent les risques qu’ils côtoient tous les jours. Méfiez-vous! Un accident est si vite arrivé. Le manque de vigilance et la rapidité peuvent devenir vos pires ennemis.
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