
(AUTO PRÉVENTION)
Depuis plus de 20 ans, les automobiles électriques ont fait leur apparition sur les routes du Québec. Qui dit apparition, dit disparition tôt ou tard. C’est aux différents centres de recyclage automobile qu’incombe la responsabilité de se départir des pièces et composantes de ces véhicules. Le nombre de véhicules électriques accidentés ou en phase terminale était plutôt marginal jusqu’à récemment, mais avec un parc d’automobiles électriques grandissant, la réalité change et il faut savoir s’adapter. LKQ est un acteur important dans le domaine du recyclage automobile. Auto Prévention s’est entretenu avec Mario Arseneault et Sébastien Dion, deux gestionnaires de la succursale LKQ de Saint-Jean-sur-Richelieu, afin d’en savoir plus sur leur réalité quotidienne. |
Vous sentez-vous adéquatement outillé pour face aux défis de l’augmentation du volume de VÉ dans vos installations ?
LKQ SJ Oui. Nous avons la chance de faire partie d’une grande multinationale (présente dans 27 pays, un total de 55 000 employés) et nous sommes soutenus par un responsable SST ainsi que son équipe au niveau de l’Amérique du Nord.
Nous allons prochainement revoir nos installations pour augmenter le niveau de sécurité en cas d’emballement thermique d’une batterie. Par exemple, nos batteries seront entreposées dans un endroit bien ventilé et sous surveillance constante de caméras thermiques.
Comment la prise en charge face aux risques des véhicules électriques a-t-elle été initiée dans votre organisation ?
LKQ SJ Ça s’est mis en branle à la suite d’un événement accidentel rapporté dans le secteur, il y a de cela quelques années. C’est connu. Trop souvent, il faut qu’il y ait des incidents pour réaliser l’importance de la prise en charge des dangers qui nous entourent. C’est ce qui s’est passé à l’époque. L’événement a été partagé dans l’ensemble des établissements et peu après, des équipements de sécurité ont été acquis et des formations ont vu le jour.
Comment vous êtes-vous pris pour diffuser de la formation aux employés ?
LKQ SJ D’abord, nous avons accès à un portail « corporatif » de formations en ligne. Chaque poste de l’entreprise dispose de ses propres formations. Par exemple, les démonteurs ont des formations qui leur sont attribuées en fonction des risques liés à leurs tâches ainsi qu’à leurs équipements de travail. Ici à Saint-Jean-sur-Richelieu, nous avons une équipe de quatre démonteurs formés, dont un plus aguerri et qui s’occupe principalement des véhicules électriques.
Nous avons également offert une formation externe animée par un expert, qui nous a sensibilisés sur les risques liés aux véhicules électriques, en plus d’approfondir les aspects techniques de leur fonctionnement. Des procédures sécuritaires ont été rédigées à l’interne à la suite de cette formation, afin de mieux encadrer le travail sur les véhicules électriques.
Mario Arseneault (Directeur des opérations) et Sébastien Dion (Superviseur Démantèlement)
(AUTO PRÉVENTION)
Quelles sont vos principales préoccupations concernant le cycle de recyclage des véhicules électriques ?
LKQ SJ Il y a un certain défi d’éducation à relever au niveau des encanteurs et des remorqueurs. Ceux-ci auraient intérêt à être mieux renseignés et sensibilisés sur les dangers des véhicules qu’ils envoient et transportent. Et ce, pour leur propre sécurité et celles de leurs clients.
Il est arrivé que des remorqueurs fassent moins attention à un véhicule lors de son transport sous prétexte que celui-ci est déjà accidenté. Nous avons eu une mésaventure : un véhicule est tombé en dessous des rampes de descente. Qui sait ce qui aurait pu se passer s’il s’agissait d’un véhicule électrique ? Cela soulève des inquiétudes.
Au niveau des encanteurs, des procédures de désamorçage devraient être mises en place dès la mise en vente. Plusieurs véhicules électriques accidentés et non désamorcés nous ont été acheminés jusqu’à présent.
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez jusqu’à présent en lien avec les VÉ ?
LKQ SJ La manutention ! L’autre jour, par exemple, nous avons manutentionné la batterie d’un véhicule de type VUS dont le poids se situait entre 800 et 900 lb. Elle faisait la longueur et la largeur du véhicule dans son ensemble. Ce n’était pas évident de la transporter et de la faire transporter.
On voudrait donc s’équiper d’un pont élévateur ainsi que d’une table élévatrice pour retirer les batteries plus facilement.
Même si on ne démantèle pas beaucoup de véhicules électriques pour l’instant, nous allons quand même nous équiper. Veut, veut pas, si nous démontons un véhicule électrique de temps en temps, c’est suffisant pour qu’il y ait un blessé. Nous achèterons tous les équipements à la fine pointe de la technologie si cela peut assurer la sécurité de notre monde. On a des budgets à respecter, mais LKQ ne lésine jamais sur la sécurité des travailleurs.
Un grand merci à Mario Arseneault et Sébastien Dion de LKQ Saint-Jean, pour leur générosité !
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Jonathan FortierConseiller en prévention |
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