Au quotidien, des véhicules et des équipements s’enlisent, se coincent ou tombent en panne. Un chariot élévateur pris dans la boue dans la cour extérieure, tout comme une voiture sans moteur qu’on veut déplacer dans un atelier, nécessitent un remorquage avec, bien souvent, un équipement autre qu’un équipement dédié à ce genre de tâche, telle une dépanneuse.
DES RISQUES VARIÉS
De façon générale, le travailleur affecté à cette tâche utilisera un équipement ou un véhicule, auquel il jumèlera des accessoires et des outils disponibles pour accomplir le travail. Quels sont les risques associés à un dépannage improvisé des véhicules et quels sont les moyens de prévention à mettre en place pour prévenir les accidents ?
En santé et en sécurité du travail, l’improvisation est rarement garante de succès. Dans le cas du remorquage atypique, les composantes du travail changent d’une situation à l’autre, affectant directement le niveau de difficulté.
VOICI QUELQUES-UNES DE CES COMPOSANTES
Le véhicule à dépanner
Un camion, une semi-remorque, un chariot élévateur, une chargeuse sur roues ou une plateforme élévatrice ? Chacun de ces véhicules se différencie par son poids, son centre de gravité, ses points d’ancrage et la complexité pour neutraliser le système de freinage.
L’équipement de remorquage
La méthode de travail choisie sera déterminée en fonction de la disponibilité des équipements. Polyvalents, débrouillards et ingénieux sont souvent des adjectifs qu’on attribue aux travailleurs du secteur des services automobiles. Alors, il ne sera pas surprenant qu’ils utilisent un chariot élévateur, une chargeuse sur roues, un VTT, etc. pour effectuer le remorquage. Mais est-ce que l’équipement disponible permet de faire le travail de manière sécuritaire ? Plusieurs facteurs influencent la réponse à cette question.
Les accessoires et les outils
Choisit-on les accessoires et/ou les outils suite à une analyse approfondie ou parce qu'on n'avait aucune autre option ? Comme une cuillère pour manger un steak, tous les accessoires ne sont pas idéaux. Une chaîne, une courroie synthétique, une barre, un godet ou une fourche pourraient peut-être convenir dans certains cas mais il faut s'assurer qu’ils soient en bon état et adéquats pour la tâche.
L’environnement
L’environnement physique des lieux peut varier : l’encombrement ou l’espace pour manoeuvrer, le sol asphalté ou en gravier, les obstacles aériens ou les pentes dans le sol. Il peut y avoir des risques de renversement, de contact avec des fils électriques ou de collision. Il faut également prendre en considération les conditions climatiques qui engendrent, elles aussi, une complexité supplémentaire à la tâche : noirceur, intempéries, vents, froid, etc.
La méthode de travail
Improviser ou y aller « au feeling » ne sont pas des méthodes de travail ayant beaucoup de succès. Qui fera quoi ? Pousser ou tirer le véhicule ? Est-ce que ce serait mieux de le soulever ? Doit-on recouvrir la chaîne ? Les paramètres précédents affecteront-ils notre méthode pour ce dépannage improvisé ?
Le facteur temps est-il un enjeu ? On est vendredi après-midi ? Un client attend son véhicule ?
Prenez le temps d’évaluer la situation et de réaliser le travail de façon sécuritaire.
POUR PRÉVENIR LES ACCIDENTS
Afin de protéger adéquatement les travailleurs lors d’opérations de dépannage improvisé, la hiérarchie des moyens de prévention doit être appliquée.
Éliminer le danger
Dans la mesure du possible, les véhicules ne se retrouveraient pas en position de devoir être remorqués. Planifier l’entretien préventif de votre flotte de véhicules permet d’éliminer le danger. De même que d'assigner le bon véhicule au bon environnement et à la bonne tâche et de prévoir les ravitaillements pour éviter les pannes. Lorsque le remorquage est nécessaire, on devrait alors prioriser les équipements appropriés pour accomplir la tâche, comme une dépanneuse ou un tracteur de cour (shunter). Sur le terrain, ce sont davantage ces équipements qui sont utilisés, selon les circonstances :
- Chargeuse sur roues
- Chariot élévateur
- Power pusher (léger/lourd)
Contrôler les risques
Qu’une entreprise ait l’équipement parfait ou une « solution de dernier recours », il est de la responsabilité de l’employeur de déterminer les méthodes et les techniques à appliquer pour accomplir le dépannage improvisé, tout en protégeant les travailleurs. Une procédure de travail sécuritaire doit être élaborée, en tenant compte des recommandations des fabricants des deux véhicules impliqués (points d’ancrage, vitesse recommandée, positionnement des travailleurs, etc.). Il faut également considérer le choix des accessoires pour le remorquage atypique : une chaîne ou une courroie synthétique ? De quel grade ? Avec une capacité de charge maximale (WLL) ? La réponse dépendra des circonstances et des particularités de la situation.
Une identification des risques impliquant les travailleurs concernés peut s’avérer nécessaire pour ne rien oublier.
Bien qu’une formation soit obligatoire pour la conduite d’un chariot élévateur, ça ne veut pas dire que les rudiments du remorquage atypique y soient couverts. Prendre le temps d’informer les travailleurs des risques, leur fournir les équipements de protection individuelle (ex : gants, chaussures de sécurité, lunettes, dossard) et leur apporter la supervision nécessaire demeurent des incontournables pour assurer leur sécurité.
Obtenir des gains
Aucune entreprise n’est à l’abri d’une situation hors de contrôle. Par contre, structurer ses interventions offre des avantages : des gains en termes de sécurité, de coûts de réparation et d’efficacité. Les conseillers d’Auto Prévention sont en mesure de vous supporter grâce à nos services d'aide à l'identification et à l'analyse des risques, ou par nos formations.
Il est possible de faire du dépannage avec différents équipements en considérant le contexte de la tâche et les risques qu'elle comporte.
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