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Du sable pour décaper au jet : une économie coûteuse!

Du sable pour décaper au jet :  une économie coûteuse!
(MARTINE CHARETTE)

Utilisez-vous un sable contenant de la silice cristalline pour vos travaux de décapage au jet? Saviez-vous que la fine poussière émise par l’éclatement des grains de sable projetés sur du métal cause une maladie pulmonaire incurable appelée la silicose? Pour quelques économies réalisées sur les abrasifs de substitution, pourquoi prendre le risque de finir sa vie en très mauvaise santé?

Au Québec, on dénombre 12 cas de silicose en dix ans dans les ateliers de réparation de carrosserie d’auto et de camion. Cette situation demeure surprenante et amène un sérieux questionnement sur l’utilisation réelle des abrasifs. Qu’est-ce qui incite à utiliser du sable à jet pour décaper une carrosserie? Même pour de très courts travaux, l’utilisation du sable demeure inacceptable. Mieux vaut utiliser la bille de verre, l’olivine, l’oxyde d’aluminium ou la grenaille d’acier qui sont disponibles chez les distributeurs de produits automobiles.

 

(MARTINE CHARETTE)


Décaper au jet de sable, est-ce une réelle économie?

Le sac de sable tout usage, sec ou à jeu coûte de 3 à 5 fois moins cher que les abrasifs de substitution. Il en va tout autrement pour les coûts sur la santé humaine après plusieurs années d’exposition. Oubliez la retraite dorée et imaginez plutôt une fin de vie dans des conditions pénibles : visites médicales multiples, consommation de médicaments, essoufflement, déficience respiratoire, etc. 

Les personnes atteintes de cette maladie voient leur état se dégrader à un point tel qu’ils finissent dépendants d’une source d’oxygène, et meurent de la maladie au bout de leur souffle.  Quelques économies aujourd’hui pour sacrifier une qualité de vie plus tard? L’utilisation du sable pour le décapage au jet coûte bien plus cher que le prix affiché. D’autant plus qu’une réclamation pourrait faire augmenter les cotisations de l’employeur à la CNESST.

Pour bien se protéger, consulter notre page Silice et poussières de décapage au jet ou se référer aux articles 68 et 69 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail pour les travaux industriels sur des châssis de camion.
(SHUTTERSTOCK ET ILLUSTRATIONS : JOCELYN JARGOT)

 

Des normes plus sévères

Depuis avril 2024, les valeurs limites d’exposition à la silice cristalline sont devenues plus sévères en raison de la gravité de la maladie et des conséquences sur la vie des personnes atteintes et leur famille. Raison de plus pour identifier toutes les situations d’exposition à la silice dans votre milieu de travail. 

Dans le secteur automobile, vous pouvez trouver la silice cristalline notamment dans le sable de décapage au jet, la céramique (freins), et certaines pâtes à polir agressives. Les activités à risque sont le perçage, le sciage, le meulage, le ponçage, le burinage, et le nettoyage à sec de matériaux contenant de la silice cristalline comme les freins et les tampons de polissage en esthétique. 

Si une de ces situations fait partie de vos activités de travail, mettez-en place des mesures de prévention de l’exposition et communiquez avec Auto Prévention pour obtenir l’accompagnement nécessaire. 

 

 

Marianne Laforte

Conseillère en hygiène industrielle 

 

Martine Charrette

Conseillère en hygiène industrielle 

 

Décapage au jet de sable, un danger mortel

01 décembre 2017

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