Dans votre milieu de travail, avez-vous des douleurs au dos, aux épaules, aux coudes et aux poignets? Il se pourrait que vous faisiez partie des statistiques! Près de 40 % des lésions professionnelles sont liées à des troubles musculosquelettiques (TMS). Dans le secteur des services automobiles, ces lésions sont sousestimées. Les conséquences sont lourdes, tant pour le travailleur que pour l’entreprise, et il est primordial de mieux comprendre le phénomène, de déterminer les situations à risque et d’agir sur les causes de TMS. Auto Prévention vous a préparé une démarche et un outil pour vous aider à passer à l’action.
Outil de dépistage
En tant qu’employeur, vous devez identifier les risques et préserver la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs. Il est essentiel d'aborder les problèmes de TMS et de prendre en charge leur prévention.
L'outil élaboré vous permettra :
- D’identifier les tâches les plus pénibles en termes de posture, d’effort, etc.;
- De documenter les causes probables de TMS;
- D’amorcer des échanges constructifs entre l’employeur et les travailleurs;
- De favoriser l’ouverture et de défaire les préjugés face aux inconforts et aux douleurs;
- De faire émerger des pistes de solutions.
Comment l'utiliser
S’attaquer aux problèmes de TMS est complexe et demande du temps. Comme pour tout projet d’envergure, il est plus facile et motivant de diviser cette tâche en petites bouchées. Nous vous proposons une démarche simplifiée en 5 étapes.
1. Former un groupe de travail
Tout d’abord, il importe de s’engager dans cette démarche de façon paritaire. Par exemple, une équipe peut être constituée du directeur du service et d’un ou deux travailleurs. Le comité de santé et de sécurité peut aussi piloter le projet. Ces personnes doivent avoir un esprit d’analyse et d’ouverture ainsi qu’inspirer confiance à leurs collègues. Ce groupe de travail sera responsable entre autres de collecter les informations et d’effectuer le suivi des actions.
2. Choisir les tâches ou les postes de travail
Il est préférable de commencer par les postes ou les tâches les plus à risque. Pour les reconnaître, vous pouvez utiliser plusieurs sources dont les discussions du comité de santé et de sécurité, les accidents survenus dans les dernières années et les commentaires de travailleurs (« C’est difficile! », « J'ai mal au dos. »).
Lorsque plusieurs postes sont identifiés à risque, définissez des priorités et concentrezvous sur une tâche à la fois. Si la manutention des pneus est une préoccupation dans votre atelier de même que l’alignement des véhicules, vous pourriez établir des critères de sélection comme le nombre de personnes concernées par le problème, la présence de douleur ou le nombre de fois que l’activité se présente.
Pour les premières interventions, commencez par des tâches qui ont déjà fait l’objet d’une analyse par Auto Prévention. Cela vous permettra de vous familiariser avec les principes d'ergonomie et de reconnaître les facteurs de risque des TMS. Vous pourrez ainsi trouver des solutions à des problèmes connus et les implanter rapidement. Ceci donnera plus de crédibilité au comité de travail et encouragera la participation de tous.
Lorsque plusieurs postes sont identifiés à risque, définissez des priorités et concentrez-vous sur une tâche à la fois.
3. Étudier la situation de travail
L’outil de dépistage des risques de TMS porte sur les points suivants :
Inconforts ou douleurs chez les travailleurs. Questionner les travailleurs sur leurs malaises permet une première identification des contraintes dans le travail. Puisque l’objectif est de prévenir toute lésion ou aggravation de la situation, utilisez ces renseignements pour prioriser les tâches à analyser
Étapes critiques de la tâche. Il s’agit d’observer le travail et de dresser la liste des opérations. Il arrive souvent que les tâches soient variées et durent plusieurs heures comme l’installation d’un démarreur ou certains travaux sur les moteurs. Pour diminuer le temps d’analyse, vous pouvez identifier les étapes critiques dont les risques sont plus élevés en vous appuyant sur votre expérience et en consultant les travailleurs. Par exemple, dans la tâche de changement de pneus au pont élévateur, on peut retenir le positionnement des patins et le soulèvement des roues sur le véhicule.
Posture et manutention. Pour les étapes critiques, notez les postures de travail moins confortables et les activités de manutention. Vous pouvez même les filmer si vous le voulez. Il est intéressant d’observer plus d’une personne car chacune développe ses façons de faire avec l’expérience. Vous pouvez aussi demander aux autres comment ils s’y prennent. Cela peut mener à des pistes de solutions ou d’autres méthodes de travail sécuritaires. En tout temps, essayez de comprendre pourquoi la personne pose ces gestes, utilise tel outil ou opte pour une méthode de travail particulière.
Autres facteurs. Cette section permet d’aller plus loin que la considération des postures de travail et d’examiner d’autres éléments pouvant contribuer aux risques de TMS : présence – ou non – d’équipements de manutention, aménagement du poste ainsi que l’organisation du travail.
4. Explorer les pistes de solutions
Après l’observation du travail et l’appréciation des risques, vous êtes en mesure de trouver des pistes de solutions intéressantes. Dans plusieurs cas, l’équipe de travail en aura déjà identifié quelques-unes. Les idées ne manqueront sûrement pas et vous devrez évaluer la meilleure option en fonction de l’élimination ou de la réduction des risques, de la facilité de réalisation technique ou des coûts.
Les roues sont-elles trop lourdes? Pourquoi ne pas utiliser un lève-roue ou travailler au sol? Mais avant d’implanter une solution à grande échelle, il faut bien l’analyser et même l’essayer pour s’assurer de ne pas engendrer d’autres contraintes.
5. Implantation et suivi
Un plan d’action est toujours utile pour faire le suivi des solutions retenues et éviter que tous les efforts déployés par l’équipe ne tombent dans l’oubli.
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